Filière « Matériaux de construction » : garantir des conditions optimales de transports industriels
Contexte : mise en œuvre de grands projets de travaux publics/conditions dégradées de transports industriels.
Synthèse :
CEMEX attire l’attention des pouvoirs publics sur l’importance de conserver un maillage territorial de sites de production à proximité des zones de consommations pour limiter au maximum le transport des matériaux de construction. CEMEX appelle également de ses vœux l’amélioration des conditions de transports industriels, notamment dans le cadre des grands projets de travaux publics (Canal Seine-Nord-Europe, Grand Paris, etc.). Ces dernières années, celles-ci se sont fortement dégradées entraînant une perte de compétitivité de la filière « matériaux de construction » ainsi que des atteintes supplémentaires à l’environnement.
Les attentes de CEMEX :
-Transport ferroviaire : sécuriser et fluidifier l’accès au fret.
-Transport routier : garantir la logistique de proximité et du « dernier kilomètre ».
-Transport fluvial : préserver l’accès aux berges.
Sécuriser et fluidifier l’accès au transport ferroviaire
La réservation de sillons ferroviaires (droit de passage des trains) est un processus long qui nécessite d’anticiper. Cela est rarement compatible avec les plannings de construction. Il faut en moyenne réserver un an à l’avance un sillon auprès de SNCF Réseau. La garantie de disposer effectivement du sillon le jour J est de plus en plus hypothétique du fait de la priorité donnée à la maintenance et au trafic voyageur. Cette problématique est cruciale pour un industriel comme CEMEX pour lequel le transport ferroviaire constitue une part importante des flux logistiques (près d’un million de tonnes en France par an).
En milieu urbain, les installations terminales embranchées (ITE) permettent aux industriels comme CEMEX d’approcher les matériaux de construction au plus près des périmètres de consommation ainsi que d’évacuer les déblais de chantiers, en évitant au maximum le transport par camions. Les politiques actuelles privilégient la construction de logements, d’espaces commerciaux et tertiaires en lieu et place de ces ITE. Leur nombre décroit fortement notamment en Ile-de-France. Résultats : l’emploi du transport routier s’intensifie, au détriment de l’environnement et du bien-être des riverains des axes routiers.
Les maîtres d’ouvrages publics ne connaissent pas assez bien le ferroviaire comme mode de transport industriel et l’intègrent rarement dans leurs appels d’offres.
La maintenance générale des voies ferrées laisse largement à désirer, impactant le trafic fret.
Transport routier : garantir les approvisionnements de proximité
Le transport par camion est indispensable pour les approvisionnements de proximité (40 km en moyenne pour les granulats et 20 km pour le béton prêt à l’emploi) et la logistique du dernier kilomètre (livraison terminale sur chantier). La plupart des chantiers n’étant desservis ni par voie d’eau ni par voie ferrée, l’utilisation du camion reste incontournable. Pour autant, les politiques urbaines visent à restreindre de plus en plus la circulation routière et à limiter l’utilisation de moteurs diesel et posent de nouveaux problèmes. Par exemple, CEMEX doit pouvoir livrer les chantiers en béton frais (une matière qui fait prise rapidement) en moins d’une heure. L’augmentation des contraintes en matière de circulation contrarie directement cet impératif et donc nos activités. A terme, les questions logistiques pourront constituer un obstacle à la faisabilité de certains chantiers de construction en zone urbaine.
Transport fluvial : préserver l’accès aux berges
L’accès des activités industrielles aux berges fluviales est rendu de plus en plus difficile, la priorité étant souvent donnée aux activités récréatives. Il est pourtant possible de conjuguer ces deux usages : par exemple, l’unité de production de béton de Paris-Tolbiac est accessible aux promeneurs en dehors des horaires d’activité. Ces dernières années, CEMEX a développé un savoir-faire en matière d’intégration de ses outils industriels au cœur des villes de manière à garantir l’accès à ces centres de consommation.
Une autre condition au maintien voire au développement du transport fluvial réside dans la capacité à entretenir le réseau principal et secondaire, afin d’en garantir la navigabilité.
Enfin, CEMEX souhaite que les maîtres d’ouvrage publics prennent en compte ce moyen de transport massif, fiable et aux impacts négatifs très limités pour nos concitoyens dans leurs critères de marché public.
En effet, le transport fluvial présente de nombreux avantages, d’ordres logistiques et sociétaux :
- on estime qu’un convoi de 5 000 tonnes correspond à 220 semi-remorques, soit un convoi routier de 6 kilomètres.
- ce mode de transport génère moins de nuisances (bruit, pollution atmosphérique) et consomme 5 fois moins d’énergie que le transport routier.
- il enregistre particulièrement peu d’accidents.
- il constitue une solution de stockage modulaire : utilisation des barges comme stock flottant provisoire pour les unités de production de BPE (Bétons Prêts à l’Emploi).
Les difficultés logistiques observées par CEMEX au quotidien sont communes à de nombreux industriels de notre secteur d’activité ainsi qu’à d’autres filières. CEMEX souhaite donc que les pouvoirs publics prennent en compte ces préoccupations afin de garantir durablement la capacité des industriels à répondre aux besoins liés à l’aménagement du territoire, dans des conditions compatibles avec les exigences sociétales et environnementales.