Tourisme durable : Les Chantiers de la Haute-Seine au service du projet « Ducasse sur Seine »
Rungis, le 24 septembre 2018 - Premier bateau 100% électrique pouvant accueillir une centaine de convives à Paris, amarré rive droite, au port Debilly, dans le 16e arrondissement, le « Ducasse sur Seine » vient d’entrer en activité lundi 10 septembre. Les Chantiers de la Haute Seine ont déployé tout leur savoir-faire pour prendre en charge la construction de deux superstructures en acier destinées à la coque du bateau et au ponton flottant lui servant d’embarcadère.
Caractéristiques | Ponton | Bateau |
Capacité | N/A | 120 convives |
Longueur Hors tout | 38 m | 39,2 m |
Largeur | 5 m | 10 m |
Tirant d’eau en charge | 0.81 m | 1,41 m |
En réponse à un appel à projets organisé par HAROPA-Ports de Paris, Citysurfing, Ducasse Paris et la Caisse des Dépôts se sont associés pour proposer une expérience inédite de croisière culturelle et gourmande sur la Seine, à bord d’un bateau-restaurant d’une longueur de 38 mètres doté de deux moteurs et propulseurs électriques de 500 chevaux. Les Chantiers de la Haute Seine se sont ainsi vu confier le volet chaudronnerie des travaux pour le ponton flottant et le bateau électrique, impliquant la construction de deux superstructures en acier à partir d’un plan d’architecte.
Ces ouvrages inédits représentent 180 tonnes d’acier - respectivement, 70 pour le ponton et 110 pour le bateau - et 20 000 heures de travail. De septembre 2017 à mars 2018, 20 personnes ont été mobilisées pour la coque du bateau et 15 personnes pour la structure du ponton, travaillant en parallèle sur les deux ouvrages. La phase d’étude préliminaire a été réalisée durant l’été 2017 (2 mois). Le bureau d’études et méthodes des Chantiers de la Haute Seine a dû choisir les meilleures solutions pour optimiser les découpes et minimiser les soudures afin d’assurer la sécurité des ouvrages. Toutes les ressources du chantier ont été utilisées : oxycoupage et découpage plasma, presse hydraulique, associés au savoir-faire irremplaçable des tourneurs, fraiseurs, chaudronniers et soudeurs.
L’ensemble du processus de fabrication répond à des normes extrêmement sévères. Les tôles grand format de huit millimètres en aciers spéciaux sont certifiées par le Bureau Véritas, tout comme les procédés de soudures qui sont vérifiées par radiographie. Les éléments sont assemblés en bloc de 15 tonnes maximum et sont ensuite soudés sur le marbre de montage pour le bateau et le ponton, laissant ensuite la place à tous les autres corps de métier chargés de l’aménagement.
D’une longueur de 38 mètres, le ponton flottant constitue une zone d’attente et d’embarquement pour le bateau « Ducasse sur Seine ». Il est suivi par le bureau Technifrance afin de répondre aux normes en vigueur sur le fleuve. Le bateau est également suivi par la Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement (DRIEA).
Pour amarrer le bateau au ponton, un système de passerelles à écoires(1) en acier a été mis en place, complété par un bloc en béton armé (30 m3) intégré au quai. Le ponton est également utilisé pour la préparation des aliments destinés à la cuisine du chef : livraison et pré-stockage, mise en place. La hauteur sous plafond de 2,20 m offre un espace suffisant pour accueillir un laboratoire de cuisine, un vestiaire/WC, 6 chambres froides ainsi que 2 monte-charges.
Conçu par l’architecte naval Gérard Ronzatti comme un véritable restaurant sur l’eau, « Ducasse-sur-Seine » propose des croisières à déjeuner et à dîner ainsi qu’une offre de restauration à quai. Les menus sont conçus et réalisés à bord par les équipes de Ducasse Culture. Il s’agit du premier bateau à passagers avec service de restauration pour un service régulier sur la Seine construit depuis 2011. Une manière originale de (re)découvrir Paris, ses berges et ses monuments.
« Ce projet allie gastronomie et savoir-faire fluvial français, nous sommes fiers d’avoir pu y contribuer. Notre capacité à mener de front les deux ouvrages et respecter les délais ainsi que la spécificité de nos métiers (chaudronniers et soudeurs) ont été déterminants dans le choix des Chantiers de la Haute Seine, » témoigne Frédéric Motreff, directeur des Chantiers de la Haute Seine. « Chaque bateau est unique, nous sommes donc habitués à répondre à des cahiers des charges particuliers. Un tel projet valorise notre savoir-faire. »
Les Chantiers de la Haute-Seine
Fondés en 1919, les Chantiers de la Haute-Seine (C.H.S.) constituent aujourd’hui le principal chantier naval du bassin de la Seine, en charge de la construction, réparation ou rénovation du matériel fluvial. Ils sont situés à 14 km en amont de Paris à Villeneuve-le-Roi (94).
Appartenant depuis 1981 à la société Sablière et Entreprise Morillon Corvol (S.E.M.C.), les Chantiers de la Haute-Seine ont intégré le groupe CEMEX en 2005. Cette acquisition a permis à CEMEX de maîtriser la maintenance de sa flotte et d’acheminer ses matériaux des carrières de granulats vers les unités de production de béton.
(1) Une écoire est d’une perche (environ une dizaine de mètres) équipée à son extrémité d’une ferrure lui permettant de s’ancrer dans la berge. Ce système peut être utilisé pour maintenir à distance de la rive un bateau en stationnement longue durée, voire permanent.
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